Parfum Burberry: revirement stratégique
C’est peut-être l’un des derniers grands mouvements de Christopher Bailey en tant que patron de Burberry. Le directeur général du groupe de luxe britannique, qui laissera son fauteuil en juillet, a annoncé ce lundi qu’il vendait la licence de ses parfums et cosmétiques à l’américain Coty, qui en profite pour prendre encore un peu plus de poids dans le secteur.
« Nous sommes ravis de nous associer avec Coty, un leader mondial du parfum de luxe et du maquillage », parfum Grasse a-t-il expliqué lundi. « Travailler avec un partenaire doté de cette taille et de cette expertise aidera à conduire l’activité de beauté de Burberry dans une nouvelle phase de son développement. » L’accord permettra à Burberry d’engranger d’abord 180 millions de livres (212 millions d’euros), puis, à partir d’octobre, des royalties sur les ventes de parfums, maquillages et cosmétiques qui porteront sa marque mais qui seront désormais fabriqués et commercialisés par Coty. La griffe britannique estime avoir conclu un contrat « très séduisant », dixit sa directrice financière, Julie Brown, création de parfum Grasse alors qu’elle a lancé l’an dernier un plan d’économies – un choix rare dans l’industrie du luxe – pour contrer le recul de ses ventes. Son activité parfums, qui a atteint des ventes d’environ 200 millions de livres l’an dernier (234 millions d’euros), devrait ainsi profiter des capacités industrielles et du réseau de distribution de Coty, devenu en quelques mois un acteur majeur de la beauté, au point de venir titiller L’Oréal sur le créneau des parfums. L’américain a repris l’an dernier le pôle dédié de Procter & Gamble et, fort d’un vaste portefeuille de licences de marques (Gucci, Hugo Boss, Calvin Klein…), il a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 9 milliards de dollars (8,5 milliards d’euros).