Le tindeur du parfum ?
2 500, c’est le nombre de nouveaux parfums disponibles sur le marché annuellement. « Il était inférieur à 200, il y a dix ans », souligne Frédérick Besson. Entrepreneur impliqué dans la démocratisation du parfum, longtemps à la tête de sa propre chaîne de parfumerie en Asie, passé par la distribution et la conception de licences, il lance Perfumist à son retour en France, après plusieurs années d’expatriation en Asie. Rencontres pertinentes Basée sur un algorithme qui implique de l’intelligence artificielle, l’application fait matcher les ingrédients contenus dans les 12 000 parfums de base avec les préférences olfactives du client. De ce « rapprochement », 15 propositions de parfums lui sont ensuite soumises. Le taux de justesse est de 83 %. Si l’utilité de Perfumist est facilement compréhensible dans un marché où 50 % des ventes sont des cadeaux et où l’offre est pléthorique, l’application n’intéresse pas que le consommateur final. Elle est aussi d’après Frédérick Besson un excellent moyen pour les parfumeurs et magasins de parfumerie, d’offrir un service personnalisé au client. Car l’enjeu ce n’est pas tant la recherche ou la demande d’un parfum, c’est le taux de transformation. Cinq partenaires – quatre offline et un online – sont déjà intéressés par Perfumist. « Nous mettons notre API à disposition » dit Frédérick Besson. Pour les acteurs offline, la parfumerie entre son assortiment de parfums dans l’application laquelle géolocalise le magasin. Le client, une fois en boutique, peut ainsi avoir accès au service. Le développement auprès d’acteurs online sera renforcé en 2018. Espagnol-Coréen : même combat « Ce qui nous intéresse, c’est le monde entier, c’est autant l’Espagnol que le Coréen. C’est aider la relation client. Perfumist est un vrai service », parfum Grasse dit Frédérick Besson. Les cibles sont, outre les parfumeries, les comptoirs de grand magasin et le duty free. D’ailleurs c’est lors du salon TFWA qui s’est déroulé à Cannes en mai dernier que l’application a été officiellement lancée. Un rendez-vous BtoB qui a aussi servi de test, qualifié de concluant d’après le fondateur de la startup. Le business modèle s’appuie pour l’heure sur le paiement d’un loyer mensuel locatif, fonction de l’emplacement de la boutique. Si Perfumist a atteint 20 000 téléchargements en six mois, Frédérick Besson réfléchit forcément à la phase d’après, celle qui pourrait faire appel à de la gamification et s’appuierait plus fortement encore sur l’utilisation pertinente de la data, comme fournir une newsletter personnalisée au client. « Beaucoup de marques nous contactent, valident le concept ». Le partenariat avec le Musée de la Parfumerie de Grasse et les trois tablettes mises à disposition vont permet à Perfumist de se faire connaître du grand public. Déjà traduite en 23 langues, l’application sera prochainement disponible en hébreu et turc. « Le marché le plus important actuellement est le Moyen-Orient », souligne Frédérick Besson. « Le prochain marché que nous adressons c’est l’Allemagne ». Perfumist, dont l’équipe est basée à Grasse, mais conserve aussi une partie en charge du design et du marketing en Asie, table sur un chiffre d’affaires de 300 000 euros pour l’exercice 2018 et affirme être à l’équilibre. Elle a rejoint Station F en format fellowship il y a quelques semaines.